L’hiver n’aura pas été rude
Les petites Fées ont été clémentes
Le printemps tant attendu arrive
Et les choses avancent à leur rythme
Lever de soleil sur la colline de St Remy et sa « Source aux Fées »
Remerciements:
Jean SABOURET, de Rouvres-sur-Aube, pour un coup de main avec son 4×4;
Roland MIELLE, de Rouelles, avec son tracteur, qui ne recule devant rien;
Pascal, d’Auberive, qui l’accompagnait;
Lucas, du centre Lothlorien à Foulain (52)
Un autre Pascal, SCHWARTZ, de la Ferme du Passé Simple à Choignes (52), pour un transport de matériaux malgré une météo peu clémente.
Merci beaucoup à eux!
Un début d’année dans la douceur
Cet hiver, on ne peut pas dire que le froid a été une grosse contrainte. Tant mieux, le bois étant fait à la main, et nous pas complètement parés (camion non isolé, pas de plancher dans le tipi…), ça a facilité nos affaires! Ca demande malgré tout une certaine volonté pour vivre en conditions naturelles sur le frais plateau du Barrois, et pour le moral ça n’a pas toujours été facile. Mais on y est parvenus, et rien que ça c’est déjà une belle récompense, de sentir son corps subir les conditions climatiques et les traverser en se renforçant: être dans le froid, l’humidité, sobre avec les ressources naturelles, en se contentant de peu de confort donne vraiment une sorte de « force ». La difficulté est faite pour être transcendée!
Un matin nous avons eu la surprise de voir une petite merveille de la nature: des « cheveux d’ange »
« Les chercheurs n’ont pas encore trouvé l’explication de ce phénomène. Les informations que l’on trouve sur internet, basées exclusivement sur les aspects physiques, sont insuffisantes. Elles partent du principe que les chevelures de glace se forment en raison de l’expansion de l’eau lorsqu’elle gèle. Selon nos observations, un champignon se trouvant dans le bois mort participe à leur formation. Il s’agit donc d’un phénomène à la fois biologique et physique : notre hypothèse est que la décomposition d’hydrates de carbone,
entre autres de la cellulose, qui fournit au champignon l’énergie biochimique dont il a besoin, fait apparaître du dioxyde de carbone, de l’eau et un peu de chaleur. Ce mélange gazeux humide sort du bois par de minuscules pores et si l’air est suffisamment froid et saturé d’humidité, il gèle immédiatement. Les chevelures de glace, tout comme les baguettes de glace, les poils des animaux ou nos cheveux, poussent à la base et non à la pointe. C’est pourquoi elles forment des filaments très fins et jamais des agrégats ou des plumes, contrairement aux aiguilles de givre, qui poussent à la pointe et contre le vent. »
Source: magazine Sciences et Montagne.
La fin d’hiver a été l’occasion de peaufiner un peu nos abris respectifs, et surtout, c’était l’un de nos impératifs, déplacer le camion du chemin ONF vers notre terrain 2m en contrebas: pas une mince affaire du tout!
Arrivée du camping car de Piot Pépère dans le vallon!
On n’aurait vraiment pas parié là-dessus, au départ on avait prévu de le mettre ailleurs…
Jusqu’alors, faute de pouvoir faire autrement, le camion coloré était garé sur le « chemin des Fées » (de son nom ancien), un chemin qui appartient à l’ONF et qui longe le terrain, en surplomb de 2m par rapport à « chez nous », le fond du vallon d’Allofroy. Le problème était l’accès, car aucun véhicule ne peut approcher à moins de 300m (environ) de l’endroit où nous sommes installés mis à part par ce chemin (et le talus beaucoup trop abrupt pour le descendre en véhicule): nous avions autorisation de l’ONF pour y rester jusqu’au printemps mais après il fallait bouger. Il y a bien une rampe d’accès pour descendre dans le terrain, mais elle se trouve de l’autre côté de la rivière, qu’il faudrait alors franchir. Ce serait possible éventuellement de traverser à gué en se faisant tirer par un tracteur, et encore c’est pas gagné d’avance… De plus, cela nécessite que le niveau de la rivière soit très bas, ce qui n’était pas le cas du tout à ce moment-là.
Pressés par l’impératif de temps on ne savait pas trop comment faire. Une chose était sûre: il fallait dégager le chemin ONF. Alors on a commencé par là, se disant qu’on garerait temporairement le camion (jusqu’à quand?) à un endroit autorisé en attendant que la rivière redescende.
Cette histoire de déplacement obligatoire nous embêtait beaucoup: le tipi et le camping car étaient déjà espacés d’un bon 100m et c’était alors pas forcément pratique quand on doit ramener des trucs pour cuisiner etc, mais là on n’avait aucune autre solution que d’être plus loin encore, au minimum à 500m. Sans compter que pour vivre dans la nature et ne pas être installé sur le terrain compromet l’expérience.
Le premier à nous aider a été Jean SABOURET, de Rouvres-sur-Aube, qui avec un gros 4×4 a tiré le camion dans le chemin et est parvenu à nous ramener pas très loin de la route… avant de caler sur un virage en montée sur du sol peu dur.
Nous avons alors fait appel à Roland MIELLE, maire de Rouelles, et son tracteur: il nous avait déjà aidé pour le transport des perches du tipi (https://projetresource.wordpress.com/2013/12/28/le-feu-sinstalle-a-linterieur/).
Lors de sa visite de reconnaissance, en passant à un endroit, il aperçoit une zone et dit à Piot Pépère: « et là on ne pourrait pas passer? ». Toujours le talus à descendre, donc Pépère répond « non », naturellement. Toutefois, une fois Roland parti chercher son tracteur on regarde l’endroit qu’il désignait de plus près, et en effet le talus est un peu moins haut à cet endroit. Malgré un bon « tape-cul » ça semble pouvoir être jouable. Peut-être le petit miracle qui va résoudre le problème? Quand les petites Fées sont à l’oeuvre tous les retournements de situation sont possibles, il suffit de rester positif, ne pas se laisser abattre, et faire de son mieux malgré les contraintes.
De toute manière nous n’avions rien à perdre à essayer, sinon un peu de temps, et ça c’est pas forcément un problème. Ni une ni deux: on va chercher scie et coupe-coupe, puis on défriche un passage. Ca a l’air d’être du pile poil, on se demande si ça va passer. Roland arrive bientôt…
« Tu avais raison Roland! Regarde: on dirait que ça pourrait passer! »
Notre homme, pas du tout effrayé par le franchissement, et semblant même aimer le petit côté « défi », n’a pas hésité une seconde: « Ok on essaye! ». C’est ÇA! Ouais, c’est vraiment ça qu’on voulait entendre!
Manoeuvre pour passer le virage en montée, no problemo. Roland passe par le bois en tracteur pour rechopper le camion par l’avant et c’est parti! Le chemin est très cahoteux à cet endroit (des trous, des grosses pierres), le passage tout juste, on finit par arriver devant le talus à franchir: 1m à descendre, bien raide. Il en faut plus pour impressionner le maire de Rouelles: VROUM! Il se lance d’un coup, le camion penche dans le talus, le pare-choc pas loin de racler le sol… Ca passe! L’arrière suit, et ça y est nous voilà en bas du talus.
Victoire!
2 qui bossent, 3 qui regardent… On charrie!
Plus qu’à terminer le trajet à plat sur le terrain, c’est dans la poche pour Roland:
Bravo à lui, et un très gros MERCI!
Le tipi s’aménage
Le 31 janvier, nous étions en visite à Foulain (52) au centre Lothlorien. C’est un lieu de ressourcement près de la nature tenu par des hollandais, dans un vallon appelé Val Moiron. Nous avons joué de la musique là-bas en septembre dernier (2013) à l’occasion du festival de la Paix. C’est un endroit calme, à l’écart du village, avec un étang alimentant une turbine qui fournit le chauffage en hiver, quelques bâtiments plusieurs fois modifiés au fil du temps: l’endroit était déjà occupé du temps des celtes. Il semblerait même que ce lieu ait été une des premières commanderies des Templiers.
Leur site: http://www.centrelothlorien.com/pagina-frans.html
Lucas, celui qui organise la vie de cet endroit, nous fait alors cadeau de l’ancien plancher de leur tipi: simplement des palettes recouvertes de planches.
Une belle journée ensoleillée pour une bonne nouvelle comme ça!
Lucas (à gauche), qui nous offre au passage un beau chou frisé!
Il fallait simplement les ramener sur 50 km jusqu’à notre terrain. Enfin simplement… Et là, c’est Pascal SCHWARTZ de la Ferme du Passé Simple à Choignes (52) qui a assuré le transport avec son fourgon. Merci à lui, parce que cela s’est fait un jour de pluie fine, avec risque d’embourbement, déchargement à la main sous la pluie et le sol glissant en descente.
Quelques temps plus tard, on ramène les palettes (une vingtaine, en bon état certaines, d’autres plutôt abîmées par un stockage en extérieur) deux par deux, à l’aide d’un diable, dans notre petit sentier cahoteux, sur pas loin de 500m: ça a pris un peu de temps, c’était du travail de fourmi!
L’installation s’est faite simplement, en disposant les palettes au mieux au mieux (des palettes rectangulaires dans un tipi rond, il reste des trous aux angles), on a comblé les bords de paille, et installé des tapis. Ca change tout de suite d’allure, et le confort n’en parlons pas! Nous en avons profité pour installer aussi un morceau de toile qui sert de pare-pluie pour empêcher les gouttes de tomber sur le plancher tout neuf (quand-même!) par l’ouverture d’évacuation des fumées au sommet du tipi.
Quand d’autres passent au Vert
Une belle rencontre pour David…
A la ronde des Fées du solstice d’hiver (voir article https://projetresource.wordpress.com/2014/02/27/lhiver-au-vert/), David a fait la connaissance de Manon, jeune vosgienne très portée sur tout ce qui est nature, vie en conscience et respect de la Terre-Mère.
Au mois de janvier elle est venue au terrain pour un petit séjour de quelques jours et semble avoir été conquise par ce mode de vie: nourriture aux plantes sauvages, eau puisée à la source, bain à la rivière même en plein hiver, etc, sont des choses avec lesquelles elle semble s’être sentie très en phase. Une expérience qui s’est renouvelée par la suite (on le verra dans un prochain article) et qui risque d’aboutir à de nouvelles idées, de nouveaux projets, et une nouvelle énergie, féminine, dans l’aventure au champ d’Allofroy.
David: « j’étais à mille lieues de me douter que je rencontrerais une fille qui serait intéressée à vivre les conditions rudes de la vie simple dans la Nature sur le plateau du Barrois. J’en reste scié! »
L’amour arriverait par là où on ne l’attend pas?…
C’est le retour aux Sources pour Manon des Sources
Des amis venus partager l’expérience
Ce printemps nous avons eu la visite pour une nuitée de 3 amis de Chaumont (52): Nanoo, Damien, et Nico (Nico qui est déjà venu cet été, et avec qui David avait réalisé un four à pain façon néandertalien; voir l’article: https://projetresource.wordpress.com/2013/08/26/le-vert-nous-va-si-bien/).
Nanoo, elle, fait partie du collectif Caracoles Sagar, un projet associatif ami qui se tient dans les Vosges entre St Dié et Gerardmer, sur fond de permaculture, d’entraide, et de réalisation de produits naturels (sirops, sève de bouleau, chutneys confitures…).
Après avoir accompli un délire de Damien, à savoir partir dans les bois avec un briquet et une barquette de saucisses, puis les manger tel un véritable trappeur des bois, on a passé la soirée autour d’un apéro, un bon plat de riz/lentilles, avant de dormir à 4 dans le tipi, pas encore équipé de son plancher.
Pour une nuit d’hiver, elle fut plutôt douce et agréable, et ce fut un vrai plaisir de partager l’expérience de la vie au Vert, tous ensemble au coin du feu.
Merci pour la visite les potos!
Lever de soleil sur l’Aube
On approche alors de notre objectif
« Tenir un an sur le Barrois »
Du 22 au 25 mars 2014 on l’a fêté
En organisant une « Ronde des Fées »
Ça sera notre prochain sujet
La bella vida à toutes/tous en attendant!